Critères de sélection des roses nouvelles
Les roses que nous avons dans nos jardins ou que nous achetons en magasins n’ont rien à voir avec les rosiers sauvages. Elles sont le résultat d’un long travail de sélection et de création. Comment en sommes nous arrivés là et quels sont les critères de sélection des roses nouvelles.
Avant 1850 : une sélection naturelle
Jusqu’au XVII° Siècle, les rosiers utilisés pour l’élégance du jardin sont des formes sauvages ou immédiatement dérivées par mutations. Au XVIII° et début du XIX° les premières formes hybrides apparaissent avec des roses au bouton globoïde, s’épanouissant par quartiers (Les Galliques, les Mousseux, Les Cenfeuilles etc…).
Au XIX° siècle, l’introduction en Europe de rosiers originaires d’Asie permettra aux jardiniers de travailler sur des produits issus de croisements dirigés et ainsi d’améliorer l’espèce Rosa x hybrida. Commença alors une ère nouvelle pour la rose, celle des roses dites modernes.
De 1850 à 1985 : les débuts de l’hybridation
Dès 1850 les rosiéristes deviennent hybrideurs, c'est-à-dire dirigent le pollen vers une fleur réceptrice. Ils ont à leur disposition un assez large panel de variétés ayant pour origine un mélange de génomes européens, asiatiques et chinois.
C’est une époque charnière caractérisée par l’apparition des Hybrides Remontants, des Polyanthas, des Hybrides de thé et des Pernettianas, grâce en particulier au talent des rosiéristes français et notamment lyonnais : Jean-Baptiste GUILLOT, Joseph PERNET-DUCHER en sont les initiateurs, puis vient Charles MALLERIN un peu plus tard (1950-1960), un maître pour la génération actuelle des obtenteurs.
La sélection dans les semis favorise le rosier dont les tiges ne portent qu’une seule fleur (hybride de thé et pernettianas) ; on les appelle aussi rosiers à fleur noble. Les coloris seront de préférence vifs incluant le jaune, les boutons allongés, le déroulement des pétales à l’éclosion sera harmonieux.
Les hybrideurs travaillent également sur le thème polyanthas : rosiers à fleurs groupées destinés aux plates-bandes et massifs unicolores. Les critères de sélection sont la floribondité, la remontance, la couleur, la régularité de végétation, la résistance aux maladies.
Depuis 1985 : de nouveaux critères de sélection
Dans les années 1985-1990 sous l’influence de revues de jardinage mais aussi grâce aux travaux de l’obtenteur anglais David AUSTIN, on observera une nouvelle orientation dans la sélection avec des fleurs plus « romantiques ». Aujourd’hui, les critères de sélection pour cette catégorie de buisson à fleurs groupées sont par ordre d’importance la forme des fleurs puis la résistance aux maladies, la floribondité, la vigueur, le parfum, la couleur. Concernant la forme, on peut voir des roses qui après déroulement des pétales extérieurs laissent apparaître un coeur en quartiers ou chiffonné.
Les polyanthas ont eux aussi évolué vers les rosiers à fleurs petites et groupées. Les critères de sélection les concernant sont : la faculté de se dépouiller proprement de leurs pétales fanés, puis la résistance aux maladies, la régularité de végétation, la floribondité, la remontance, la couleur.
Les rosiers sarmenteux d’aujourd’hui proviennent en général d’une mutation survenue sur un rosier buisson ; les fleurs du sarmenteux conservent les mêmes caractéristiques que celles de la variété dont il est issu, couleur, forme et éventuellement parfum.
Les rosiers grimpants sont issus de croisements ; les critères qui décideront de leur sélection sont : la faculté d’émettre des rameaux peu rigides qui facilitent le palissage, puis la résistance aux maladies, la floribondité, la remontance, le parfum, la couleur et la forme des fleurs.
En conclusion il apparaît que la sélection est effectuée aujourd’hui sur la base de critères qui doivent répondre à trois exigences : qualités végétatives de la plante pour le coup d’oeil, couleur, forme et parfum de la fleur pour répondre à la « mode » du moment, performance physiologique de résistance aux maladies pour répondre aux exigences de l’environnement.